Le roman est riche en symboles. L’écrivaine Afafe Tabala parvient dès le début à donner vie aux personnages ou aux objets. Le roman s’ouvre lorsqu’une datte tombe sur la tête d’un des fonctionnaires de la municipalité. Là, l’un des habitants du village lui explique que le palmier le salue ainsi. Lorsqu’il arrive à la maison, la fenêtre s’ouvre et un bruit émane. On dit que la maison salue de cette manière les invités. Le héros Samer explique qu’il comprend bien la langue des objets, insistant sur le fait que les êtres humains ne sont pas les seuls qui parlent, mais que tous les objets autour d’eux ont une langue pour s’exprimer.
L’écrivaine réussit par ailleurs à humaniser les objets, à leur donner un rôle principal dans l’histoire de sorte à ce que le lecteur réagisse avec ce rôle et le guette à travers les pages du roman. Dans certains passages du roman, c’est soit la maison, soit le palmier qui parle. Ainsi, peut-on lire à la page 183 du roman, le palmier dire à la maison : « Je n’ai jamais détesté avoir été un palmier autant qu’aujourd’hui, pourquoi ? » Et la maison lui répond : « J’ai déjà entendu la grand-mère Bahana dire à Fares que la volonté de fer peut - par la volonté de Dieu - déplacer les montagnes. Est-ce que la volonté nous manque ? » Le palmier lui rétorque : « Pas du tout ». Alors, la maison ajoute : « Pourquoi ne pas essayer, peut-être allons-nous réussir ». Le palmier dit solennellement : « Invoquons Dieu pour que nos rêves soient réalisés ».
A travers ce passage, l’écrivaine a créé un dialogue humain et noble entre les deux objets qui cherchent à aider l’enfant Fares par n’importe quel moyen. A deux et trois reprises, on voit la maison jouer le rôle de protecteur qui bouge pour venir en aide aux autres. Si la maison a cette importance dans l’œuvre, qu’en est-il des personnages ? Question à laquelle nous allons répondre la semaine prochaine.
A suivre.